Balomania

Street artiste danoise immigrée au Brésil, Sissel Morrell Dargis découvre un jour une communauté d’hommes travaillant en toute clandestinité. Il ne s’agit ni de traffic d’armes ni de traffic de drogues mais de la création en bandes organisées de ballons à air chaud confectionnés artisanalement dans le plus grand secret. Chaque jour, des équipes de « Baloeiros » collent des milliers de papiers multicolores à l’effigie de leurs héros, Karate Kid, Rocky Balboa ou encore Pavarotti. Après des mois, voire des années, ce travail laborieux, le ballon est alors lâché dans le ciel. La cinéaste qui est parvenue à gagner leur confiance va suivre les équipes dans ce jeu dangereux où chaque faux pas peut conduire jusqu’à 8 ans de prison. Malgré la menace, le jeu continue, cette activité vieille de 300 ans transmise de générations en générations agit un peu comme une drogue : impossible de résister au plaisir une fois qu’on y a goûté de voir s’envoler ce vaisseau de couleur et de feux d’artifice. La plupart des baloeiros ont laissé partir femme, enfants et économies pour cette joie éphémère. Jaba en a fait le frais, mais cette fois, c’est sûr il va lancer le ballon le plus extraordinaire que le ciel du Brésil ait jamais porté.