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1960, 16 pays africains nouvellement indépendants ont été admis aux Nations unies, un séisme politique qui met à mal les anciennes puissances coloniales. La guerre froide atteint son paroxysme lorsque le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev soutient l’union des pays africains et dénonce la complicité de l’ONU dans le renversement de Lumumba au Congo. Il exige une décolonisation immédiate à l’échelle mondiale.
Le Congo devient alors le centre de cette guerre des deux blocs et de la lutte pour le contrôle des Nations unies. Pour conserver les richesses de l’ancien Congo belge, le roi Baudouin trouve un allié dans l’administration Eisenhower, qui craint de perdre l’accès à l’une des plus importantes réserves d’uranium au monde, un minerai vital pour la création de bombes atomiques. Le département d’État américain entre en action : l’ambassadeur de jazz Louis Armstrong est dépêché sur place pour gagner les cœurs et les esprits de l’Afrique. Sans le vouloir, Armstrong sert à détourner l’attention du premier coup d’État postcolonial en Afrique, qui aboutira à l’assassinat du premier dirigeant démocratiquement élu du Congo, Patrice Lumumba. Les « ambassadeurs » noirs du jazz se produiront ainsi dans l’ignorance au milieu des opérations secrètes de la CIA. Nina Simone, Duke Ellington, Dizzy Gillespie et Melba Liston sont confrontés à un douloureux dilemme : comment représenter un pays où la ségrégation est encore la loi du pays qu’ils sont censés représenter ?
Le film démontre combien le jazz et la décolonisation sont intimement liés dans cet épisode oublié de la guerre froide. Cette histoire tragique et complexe est ici racontée par Andrée Blouin, militante des droits de la femme et politicienne centrafricaine, du diplomate irlandais Conor Cruise O’Brien, de l’écrivain belgo-congolais Jean Bofane et de Nikita Khrouchtchev lui-même.
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